Premières réactions post RATA 2008.
Cet hiver lorsque j'avais coché sur le calendrier l'enchaînement Glockner Man/RATA, j'étais loin de m'imaginer de la difficulté du défi. A peine rentré de Graz il fallait déjà penser RATA. Confronté à la problématique du temps disponible pour remettre l'ensemble de la logistique en état tout en ayant repris le travail à la mairie, mon corps fatigué me réclamait du repos par le biais de multiples douleurs que je n'avais encore jamais ressenties jusque là. Seulement 10 jours pour digérer le Glockner et toutes les émotions emmagasinées dans les brumes du Hochtor c'est court. Les chances d'être performant sur la RATA étaient réduites, cependant ce défi légèrement déraisonnable me tenait à cœur. L'excitation procurée par la réalisation de quelque chose de peu banal est décuplée quand les chances de se planter sont grandes.
La RATA 2008 est passée, le gâteau du lundi matin avalé, et j'ai comme l'impression qu'un ouragan vient de me passer dessus. Cette sensation de calme après la tempête est sidérante. Je suis serein, fatigué, un peu désabusé par le scénario de cette dernière étape autrichienne. Il était écrit quelque part que je devais me vautrer une troisième fois dans le secteur d'Aprica, je n'en reviens toujours pas. Après un bon départ, une chute sans gravité dans la descente sur San Giacomo, emprunté suite à une déviation mise en place pour cause de travaux sur la route de Tresenda, m'a rappelé la dure réalité de la RATA. Etre finisher ça se mérite!
Je boucle pour la troisième fois ce parcours dantesque de plus de 13 000m de dénivelée à la 10e place, dans un temps de 25h06, soit légèrement mieux qu'en 2007 malgré les 15 kms supplémentaires de la déviation. Cependant je reste encore loin de mon temps réalisé en 2005 en 23h28. Avec le Glockner dans les jambes, le défi ne se situait plus sur ces aspects chronométriques. Demeure la satisfaction que sur l'ensemble des candidats engagés sur les deux épreuves, seul deux concurrents sont allé au bout: Daniel Wyss et moi-même! La 8e édition de la RATA a été remportée par Maurizio Vandelli en 22h11, vainqueur du tour d'Autriche professionnel en 1999 et de la RATA en 2003 (record de l'épreuve), suivi par l'extra-terrestre Hienz Zorweig à seulement 9mn, Daniel Wyss complète le podium. Paul Lindner, double vainqueur de la RATA termine 4e. L'italien Carlos Costa avec qui j'étais au pied du Mortirolo accroche une belle 5e place, alors que Fisher, le vainqueur sortant termine 6e.
Un deuxième français était engagé sur la RATA 2008. Je tiens à tirer un grand coup de chapeau à Philippe Balland qui a terminé cette épreuve en 7e position avec beaucoup de modestie et en toute discrétion. J'ai beaucoup apprécié son état d'esprit. Issu d'une grande famille de fondeurs de niveau international, ancien membre de l'équipe de France en ski alpin, Philippe a négocié la RATA avec brio, prouvant encore une fois que le sport doit être décomplexé et spontané.
A Bientôt pour le récit et les photos.