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Unlimited Miles
27 mars 2007

La Millau Causse Noir 2007: Quand tu es planté, tu es planté…

Photo_088Comment raconter une cyclosportive où j'ai roulé comme une bouse? Je pourrai faire un récit larmoyant en trouvant X explications justifiant le fait que je n'étais pas au niveau, que malgré une tonne de handicaps je me suis battu jusqu'au bout, le couteau entre les dents, pour aller chercher une 58e place au sommet du Causse Noir, à 23mn du vainqueur: Stéphane Rubio. Bof!!

La Millau Causse Noir est une cyclosportive sympathique de début de saison, proposant un parcours modeste de 110 km et 1700m de dénivelée, de quoi se mettre en jambe tranquillement, et de se tester sur des bosses de difficulté moyenne. Le départ s'effectue par handicap à la sortie de Millau en direction des Gorges de la Dourbie pour un échauffement de 13 km tout plat jusqu'au village de la Roque Ste Marguerite. Après un virage sec à gauche, les concurrents attaquent la première difficulté du jour, les 5 kms de la montée du Riou Sec, sur une petite route étroite qui s'élève dans un vallon sauvage. Une fois sur le Causse, l'ascension se prolonge sur environ 3 km avec des pourcentages modestes mais qui semblent difficiles après l'effort fourni. Après une portion de montagnes russes sur le Causse, les participants redescendent sur la Roque Ste Marguerite par la D41, avant de reprendre les Gorges de la Dourbie en direction de Cantobre. Entre Cantobre, perché sur son rocher, et Trèves le parcours devient magnifique, la D145 suit le cours du Trévezel par une succession de petites côtes et de sections roulantes, dans un paysage particulièrement sauvage. A Trèves, changement de direction à gauche toute, et changement de braquet obligatoire pour négocier la côte qui va nous ramener en direction de Lanuéjols. La pente peut parfois surprendre sur les 6 km d'ascension, mais cela reste loin d'être insurmontable. Les 20 kms suivant, vallonnés et exposés au vent, traversent le Causse Noir via le D47 jusqu'à Lanuéjols, la D28 en direction de Vessac, et la D41 pour redescendre à nouveau sur la Roque Ste Marguerite. Le Causse se caractérise par un paysage désertique, où la végétation se résume à peu de chose, conséquence probable d'un vent omniprésent tout au long de l'année. En gros ce lieu n'est pas très hospitalier, il faut aimer la solitude et les ambiances austères. De retour pour une troisième fois dans les Gorges de la Dourbie, le parcours reprend en sens inverse les 13 kms du début de l'épreuve pour ramener les concurrents au pied du fameux Puncho. Cette dernière ascension est magnifique, offrant sur 8km avec quelques pourcentages sévères, des vues panoramiques sur le bassin de Millau et le Viaduc du même nom.

Photo_090Côté météo, l'ambiance est restée hivernale avec un petit matin humide et des températures de l'ordre de 4°. La matinée avançant, l'atmosphère est devenue plus sèche, permettant de gagner quelques degrés. N'ayant pas de velléité guerrière sur cette Millau, j'avais opté pour l'option vestimentaire lourde, occasionnant une légère surchauffe par moment. Côté matériel, pas de déballage de technologie high tech, mon vieux cyfac alu équipé d'un garde boue et de matos complètement démodé fera l'affaire, l'objectif principal étant de ne pas me vautrer. Il y a eu visiblement un cafouillage sur les heures de départ des différentes vagues, les jeunes étant parti quasiment dans la roue des plus de 40 ans alors que je pensais avoir encore du temps devant moi. Drôle de départ en fin de paquet, les gants coincés dans la bouche à essayer de ranger mon k-way dans la poche arrière. La suite est sans surprises avec la traditionnelle gamelle du départ entre Millau et La Roque, quelques gars qui se bousculent, coups de freins, ça tombe devant moi, normal je suis très mal placé, j'évite deux gars à terre, un bidon qui roule, une roue, j'admire le beau plongeon d'un gars dans la Dourbie!
Je ne sais pas pourquoi mais les jambes sont dures, je sens que je vais être sec dans le Riou Sec. Pour être dans le coup il faut passer le virage de la Roque Ste Marguerite dans les 15 premiers et je dois être en 60e position. Avec une socquette d'enfer, la remontée était envisageable, mais aujourd'hui il faut que je me rende à l'évidence : vu l'état des jambes je dois oublier la course et essayer seulement de limiter les dégâts. Je parviens à remonter quelques concurrents, mais je sens rapidement mes limites du jour, mais où sont mes jambes? c'est pas possible je dois avoir les freins qui touchent! Je m'accroche à ce que je peux m'accrocher péniblement pour atteindre le sommet du Riou Sec. Au sommet, Laure, qui a choisit l'option Berlingot ce matin, a l'air dépité de me voir passer si loin, quand à Mumu, elle encourage patiemment les sud guerriers dont une partie est déjà loin devant.
La stratégie sera simple: terminer cette Millau Causse Noir avec les moyens du bord, c'est à dire pas grand chose dans les cannes! Difficile de ne pas être déçu une fois la ligne franchie, mais peu importe, l'an dernier le scénario avait été identique avec une forme capricieuse jusqu'au mois d'avril, les choses rentrerons dans l'ordre plus tard.La priorité pour l'instant étant de na pas se prendre la tête et de continuer à préparer tranquillement les futurs objectifs.Photo_089

Mention spéciale à Bernadette et Serge Guillobez qui ont clôturé cette Millau Causse Noir avec leur élégance habituelle, Camille qui n'a rien jeté et qui fait une incursion remarquable dans le top 10, et Stéphane Rubio qui annonce la couleur pour le RPE 2007.
Coup de chapeau également à une organisation sérieuse qui a veillé au bon déroulement de son épreuve, la sécurité étant en tout point remarquable.
Je terminerai par cette remarque, nos amis du groupement sudvélo/nejetezplus ont démarré cette année une campagne pour sensibiliser les participants à un comportement responsable et citoyen en gardant sur eux leurs emballages de produits énergétiques. Malheureusement certains individus n'ont pas encore compris le message à la vue des détritus que l'on pouvait voir au bord de la route. Que penser de la persistance de tels comportements dans le contexte actuel, comment qualifier ces individus dont le manque de respect et l'immaturité n'a d'égal que leur égoïsme forcené.

Bernadette et Serge Guillobez en action au sommet du Riou Sec
Photo_091

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Commentaires
M
Salut la bouse!<br /> Vos photos font voyager toujours autant.<br /> Bisous à tous les deux.
B
Va nous en falloir à tous, pour retrouver la forme de l'an dernier mais aussi pour accepter que certains irresponsables continuent à jeter malgré l'urgence écologique, malgré les interdictions grandissantes des communes qui ne souhaitent plus voir leurs cantons servir de poubelle géante, malgré le fait que beaucoup d'organisateurs ne se sentent toujours pas concernés par cette cause... Pourtant je reste persuadé que les choses peuvent et vont évoluer car il faut croire en l'espèce humaine bon sang de bois ! Alors courage à tous, ne nous arrêtons pas là.<br /> Jérôme, le président de SUDVELO / NEJETEZPLUS !
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