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Unlimited Miles
28 août 2008

Alpigap 2008: sous le soleil des Hautes Alpes.

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S’il fallait choisir un département où il fait bon pédaler, les Hautes Alpes seraient bien placées pour remporter les suffrages. Gamin, j'ai effectué mes premières escapades montagnardes dans le massif du Champsaur au départ d'Ancelle, petite station-village qui a su garder un caractère authentique à dimension humaine. Le Champsaur, petit bout de montagne au Nord des Hautes Alpes,  tient son nom de son orientation agricole. Impossible de ne pas être émerveillé par les couleurs fabuleuses prises par les champs entourant Ancelle à la fin d'une belle journée d'été, les Champs d'Or ont donné le Champsaur. Les charmes de ce paysage campagnard se marient à ceux des hautes altitudes, coincé entre le Parc National des Ecrins au nord, le bassin du Gapençais au sud, et le massif du Dévoluy à l'ouest.
 

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La Pédale Gapençaise est un club qui a beaucoup contribué pour la reconnaissance du cyclosport en accueillant parmi ses adhérents à la fin des années 1990 des cyclosportifs de renom comme Didier MIRANDA, Jacques THENOZ, Dieter KLEISER.

En 1996, sous l'impulsion de Michel RODRIGUEZ, la Pédale Gapençaise organise la première édition de l'Alpigap, une cyclosportive musclée au caractère montagnard affirmé. Le parcours initial proposait aux concurrents un menu corsé sillonnant le gapençais par le col de la Sentinelle, suivi d'une incursion au-dessus du Lac de Serre-Ponçon via le col Lebraut, d'une traversée du Champsaur par le col de Manse, Ancelle et la montée à Chaillol, pour terminer par le Dévoluy et son terrible col du Noyer enchaîné avec les col des Rioupes et du Festre. L'arrivée de ce parcours de 160km et 3600m de dénivelée était jugée sur le site de Charance, au sommet d'une terrible côte sur les hauteurs de Gap à proximité de l'hôtel Pavillon Carina.

En 2003, le parcours est modifié avec la suppression de la montée à Chaillol, celle-ci étant remplacée par la bosse de Haute Corréo en fin de parcours avant de basculer sur Gap.

En 2006, l'Alpigap est en partie remaniée avec un début de parcours identique aux éditions précédentes jusque dans le Champsaur, le Dévoluy et le Noyer étant délaissés pour une incursion dans la haute vallée du Drac avec la redoutable vacherie de Serre-Eyraud et la montée à Orcières Merlette.
 

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L'Alpigap est une cyclosportive à dimension humaine où amateurs de dénivelée positive, cyclistes sportifs et contemplatifs, et purs compétiteurs se plaisent à se retrouver à la fin du mois d'août pour en découdre sur les 158km et 3400m de dénivelée proposés par le grand parcours. Déjà 12 éditions de l'Alpigap et le succès est toujours au rendez-vous avec encore une fois plus de 600 participants ayant répondu présents. Il faut dire que les organisateurs savent accueillir, l'Alpigap est la seule cyclosportive en France où vous pourrez prendre votre repas d'après course au restaurant. Sur ce point il faudra souligner le véritable tour de force effectué chaque année par l'équipe de l'Hôtel Pavillon Carina pour servir plus de 600 repas en un temps record!
 

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Sur le plan sportif,  le grand parcours  a été remporté par Yoann PETIOT (Grenoble Métropole Cyclisme) en 4h55, suivi par un duo composé de Jérôme PHANON (Us Jarrie-Champs) déjà vainqueur de la Métropole Sud Isère en Juin, et de l'incontournable Michel ROUX (Team Scott-Vélo 101) qui est désormais le Français le plus rapide sur la Marmotte en 6h04! Les membres du Team Scott-Vélo 101 ont encore une fois fait une belle prestation collective car on retrouve à la 4e place Bruno MESTRE qui récupère très bien de sa récente fracture du poignet et à la 6e place Jean Pascal ROUX.  Magdalena DE SAINT JEAN remporte le classement chez les filles en 5h39, devant Laure la fusée du DFU, et Noëlle PIOVANO.

Une pensée pour le malheureux du jour, Serge GARNIER, victime d’une chute dans la descente d'Orcières Merlette alors qu'il était en tête avec Yoann PETIOT, clavicule cassée il doit jeter l'éponge.
 

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De mon côté, c'était un retour improvisé sur les cyclosportives. Après un mois d'avril difficile avec une Pingeon peu satisfaisante et la Cyclo des Monts du Vaucluse écourtée au bout de 20km, j'avais donné la priorité aux longues distances. Un mois de repos après le Raid Extrême Vosgien le 14 juillet, ponctué de quelques belles ballades avec Laure ont suffit pour me redonner l'envie de me remettre un dossard dans le dos. Certes je ne suis pas extrêmement performant, je n'ai pas pu rivaliser avec les meilleurs, la balance accuse encore quelques kilos superflus, mais je me suis surpris à faire la course au maximum de mes possibilités actuelles en accrochant une 10e place au scratch, ce qui était  inespéré il y a encore quinze jours. J'améliore au passage de 8mn mon temps de l'an dernier, c'est bon pour le moral.
 

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Pas le temps de s'ennuyer sur ce parcours sélectif avec un départ à froid dans le col de la Sentinelle à la sortie de Gap. Ces 7 km d'ascension en trois paliers ne présentent pas de forts pourcentages, mais escaladés à vive allure ils suffisent à vous faire régurgiter le Nesquick du matin. Cette difficulté est suivie par une transition facile jusqu'à Espinasse, au pied du barrage de Serre-Ponçon, propice aux regroupements. Le col Lebraut constitue en général la rampe de lancement pour les costauds, et c’est en principe également là où je saute ! Cette année n’aura pas dérogée à la règle, mais je limite les dégâts en basculant à moins d’une minute des hommes de tête. Ce col peut sembler anodin avec 11km et 500m de dénivelée, mais il est suffisant pour révéler à chacun la limite de ses possibilités. Il propose néanmoins de superbes points de vue sur le Barrage et le Lac de Serre-Ponçon.  La descente très rapide sur Chorges est suivie d’un méchant casse pattes pour rejoindre la Bâtie Neuve, point de départ du col de Manse. Ce col je le connais par cœur pour l’avoir gravi très souvent en fin de parcours pour rentrer sur Ancelle, parfois complètement carbonisé, rationnant la dernière barre de céréales restant dans la poche ! Lors de l’Alpigap il faut serrer les dents pour rester dans les roues, les 6 km du col de Manse ne présentent pas de pourcentages effrayants mais ils se montent à l’énergie. Cette année l’ascension de Manse est agrémentée d’un petit bonus de 3km à fort pourcentage passant par le Collet d’Ancelle pour éviter une zone de travaux. Au Château d’Ancelle, les concurrents du petit parcours bifurquent sur la droite en direction de Gap, restent en piste les candidats aux parcours Champsaurin et Orsatus. La traversée du plateau d’Ancelle est agréable, elle précède une descente rapide vers Pont du Fossé. Cette portion de l’Alpigap se distingue car elle emprunte en sens inverse le parcours des Championnats de France 2004.
 

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Les esprits se focalisent maintenant sur la montée d’Orcières Merlette, théâtre des exploits de Luis Ocana lors du Tour de France 1971. A la sortie de Pont du fossé le parcours Champsaurin abandonne l’Orsatus, les cyclos filent le long du Drac Noir vers le piège de Serre-Eyraud que la notoriété d’Orcières Merlette a complètement occulté. En effet les esprits distraits n’auront pas remarqué sur la carte cette vacherie de 5km à très forts pourcentages qui permet de rejoindre le village d’Orcières en passant par une petite route forestière en balcon. Cette difficulté est probablement plus redoutable que la montée à Merlette proprement dite. Le classement final commence à se dessiner sur les pentes de Serre-Eyraud, c’est là que je vais trouver mes deux compagnons pour la suite des évènements : Jérôme OUTHIER (AVC Aix en Provence) très sympathique et Alain LANTERI (Sprinter Club de Nice) qui va effectuer un festival jusqu’à l’arrivée.

Après une descente technique sur les Audibert et Orcières, la montée vers Merlette démarre par un terrible raidard à plus de 10% sur 1 km, avant de rejoindre la route principale qui déroule une pente régulière d’environ 7% sur 5 km. Cette ascension s’effectue en aller-retour, ce qui permet de croiser les concurrents qui nous précèdent et ceux que nous précédons, bonne occasion pour s’encourager mutuellement. A proximité du sommet nous avons la surprise d’assister presque en direct à la chute de Serge GARNIER. Grand spécialiste des grimpées chronométrées, aucun record ne lui a résisté, Serge était en tête de l’Alpigap, souhaitons lui de vite se remettre de cette mésaventure.

Le retour vers le Champsaur s’effectue par la route principale, mais avant de rejoindre Gap il faudra encore négocier la bosse de La Villette, il s’agit des 5 premiers kilomètres de la montée vers la station de Chaillol. A ce stade de l’effort les jambes commencent à brûler mais il faut s’accrocher pour rester dans le coup, d'autant plus que Alain LANTERI semble moins ressentir l'effet de la fatigue que Jérôme et moi. Une descente rapide sur St Bonnet en Champsaur, puis il faut unir nos forces pour négocier une portion vallonnée exposée au vent. Pont de Frappe, St Laurent du Cros, et se profile la dernière difficulté : 4 km à pente variable pour franchir le col de Manse. Il ne reste plus qu’à se laisser griser par la vitesse en direction de Gap, 10 km de pur plaisir sur une descente sécurisée dessinant de larges courbes.

Pour éviter la photo finish, l’arrivée est jugée au sommet d’un mur assassin pour les jambes bourrées d’acide lactique, c’est à l’énergie que les concurrents viennent à bout de ce dernier bout droit à plus de 15% . Le plaisir d’en finir n’en est que plus grand.
 

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Voilà encore une belle journée dédiée au plaisir de rouler comme je les aime. Merci aux bénévoles et à toute l’équipe de la Pédale Gapençaise pour leur accueil et leur bonne humeur. Tant que des épreuves comme l’Alpigap perdureront, le cyclosport aura encore de beaux jours devant lui.

Et maintenant place aux vacances qui débuteront par la Pré-Alpes, avant de prendre la direction de Castellane et du Verdon.

 

Retrouvez le site de l'Alpigap:

http://alpigap.free.fr/

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Commentaires
J
Bonjour Hugues,<br /> merci de ton récit comme toujours très bien écrit. Je garderai un très bon souvenir de cette belle journée. Au plaisir de te revoir, peut-être aux bosses ?<br /> Cordialement<br /> Jérôme
7
Pour nous ce fût une découverte : de l'Alpigap (première expérience) et du Champsaur : magnifique.<br /> <br /> Bravo à tous les deux, je crois que vous étiez à domicile ! <br /> Hugues dans les 10 et Laure que je croise à la sortie d'Orcière; il me restait encore qq Km à monter pour atteindre Merlette.<br /> <br /> Effectivement Hugues , j'avais mal regardé la carte. Je croyais que l'on passait dans la vallée en rive gauche du Drac (noir).<br /> <br /> Au niveau % <br /> - collet d'Ancelle des talus à 12 et 13 %<br /> - "Eyrauds" : 10% parfois 11 % jusqu'à Serre Eyrauds; puis du 10 à 12 % après le village; la fin 6% puis 4 %<br /> - Arrivée : faux plat dans Gap à 4 % premier talus à 15%; impression de replat à 8 - 10%; la fin pratiquement à 20 % (enregistrement Polar).<br /> <br /> Bernadette et Serge
C
Salut Laure et Hugues,<br /> <br /> J ai toujours un grand plaisir a lire vos performance et vos experiences sur vos exploits.<br /> <br /> Amities <br /> <br /> claude
V
Et bien ...........OUI ..........Moi je dis ....BRAVO LAURE 2 éme ... supertop.<br /> <br /> C' est vrai .... non!!!!!<br /> Pas Toujours pour HUGUES......10éme .... oui <br /> Pas mal pour un " convalescent de la grande distance"..........hihihihihi<br /> <br /> Bon je déconne ........ Super génial de vous voir en photos avec le sourire et de magnifiques performnces pour les " RICOS CLUB" ..<br /> Super Hugues que tu est encore la motivation et l' envie de la " compét".<br /> <br /> A bientôt <br /> Sincéres Amitiés à vous deux <br /> <br /> Vanessa / Pascal
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