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Unlimited Miles
16 décembre 2007

Les cols de la RATA : interminable Bernina.

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La Bernina en début de saison (photo Wikipedia.org)

 

Il est dit que la Bernina est un col admirable, un superbe boulevard d’altitude comme les suisses savent si bien le faire, offrant une escapade au cœur du massif de la Bernina, point culminant des Alpes Orientales avec 4049m. La Bernina permet de relier la Valteline en Lombardie (italie) à la vallée de l’Engadin située dans le canton Suisse des Grisons. L’itinéraire au départ de Tirano bénéficie d’une renommée internationale grâce à des paysages où les glaciers occupent la première place. La Bernina est célèbre aussi pour son chemin de fer, le « Bernina Express », qui constitue un véritable défi ferroviaire avec le franchissement du col à 2330m et les nombreux ouvrages d’arts qui permettent d’atteindre cette altitude. Autant cette voie ferrée est une prouesse technologique, autant elle se révèle être un véritable traquenard pour le cycliste : le franchissement des rails à maintes reprises constitue autant de raisons de se vautrer.

 

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Le versant sud de la Bernina permet de quitter la Lombardie pour rejoindre la Suisse.

Paradoxalement, la Bernina est peu connue du grand public consommateur d’exploits cyclistes. En effet, on ne trouve quasiment aucun récit de parties de manivelles légendaires entre champions sur les pentes de la Bernina, et pourtant le terrain à de quoi s’y prêter. La Bernina n’est pas rentrée dans la mémoire collective et dans l’imaginaire des cyclistes français et c’est bien dommage. Par sa difficulté ce col mérite toute notre attention, au même titre que les géants des Alpes françaises.

 

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L'ascension de la Bernina s'effectue entièrement de nuit.

Lors de la RATA, la Bernina est franchie de nuit. Quel est l’intérêt, me demanderont certains, de faire un col de haute montagne de nuit ? La pratique du vélo de nuit est une expérience surprenante qui permet de découvrir une palette de sensations jusque là inconnues. La perception des distances et de la vitesse de déplacement est complètement bouleversée par l’obscurité. Le cycliste se retrouve plongé dans un univers calfeutré où son horizon se limite à la lueur de sa loupiotte. Il s’instaure une relation intime entre le cycliste et l’effort qu’il doit accomplir, la perception des réactions de son corps étant décuplée par l’absence de la vision de l’espace environnant. L’imaginaire fonctionne alors à plein régime, la sensation d’une brise fraîche suggérant l’immensité des hauts sommets environnants.
   

bernina
Profil des 17 derniers kms de la Bernina.

Concrètement, la Bernina par le versant sud représente 33km d’ascension  pour 1900m de dénivelée. Dès la sortie de Tirano, une première rampe de 8km à 6,7% de moyenne avec des portions à 8% permet d’atteindre l’altitude 965m au village de  Miralago. Puis une section plate de 8km longe le lac de Poschiavo avant de rejoindre le village du même nom, c’est ici qu’il faudra se méfier des rails du « Bernina Express ». 2km à 5% permettent de sortir en douceur de Posciavo. C’est à la sortie de San Carlo que la Bernina montre son profil le plus coriace. Un premier tronçon de 9km à 8,2% de moyenne mène au lieu dit La Rosa à l’altitude 1850. Il s’agit d’une portion assez rectiligne perturbée uniquement par de larges courbes où la pente affiche une régularité démoralisante. Après La Rosa, il faut profiter d’un kilomètre de répit à 5% avant d’attaque les 5 derniers kilomètres à 8,6% de moyenne qui conduisent au sommet de la Bernina à 2330m.

 

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Les originalités du "Bernina Express", que l'on ne voit pas de nuit.
Le pont helicoïdal de Brusio.
   

Par sa longueur, la Bernina constitue un passage déterminant pour la réussite de la RATA. Il faut savoir faire preuve d’une grande patience pour en venir à bout, tout en gérant son capital énergétique. C’est également là que les conditions climatiques peuvent devenir difficile, la Suisse est un pays au temps capricieux : neige au sommet en 2005, brouillard et vent en 2006, orage son et lumière avec des trombes d’eau en 2007. On ne gagne pas son ticket de finisher dans la Bernina, mais on peut le perdre.

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Commentaires
S
Bravo<br /> Merci pour le texte et le commentaire "ce n'est pas pour etre raisonnable que l'on fait du vélo"<br /> J'y vais cet été ( passo bernina)<br /> serge
H
Ah bon c'est donc toi qui fait augmenter le nombre de connections? :-)<br /> En tout cas merci pour tes visites, même si les mises à jour sont parfois assez espacées, mais bon j'ai encore pas mal de photos sous la main pour faire passer les mois d'hivers.<br /> <br /> C'est tout à fait ça la philospohie: "c'est pas pour être raisonnable qu'on fait du vélo!":-)<br /> <br /> Bonne fêtes également et à bientôt, à travers quelques photos de cols, ou sur la route en 2008.<br /> <br /> H
L
J'apprécie tellement tes articles que je consulte chaque jour ton site pour vérifier s'il n'y a pas de nouvelles photos de ces nombreux cols mythiques. Merci de nous faire partager tes expériences extrèmes. C'est vrai que ce n'est pas raisonnable..., mais n'est-ce-pas pour cela que tu les vis ? Et puis je ne peux m'empêcher de penser à cette fameuse citation en te lisant : "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"...<br /> Bonnes fêtes de fin d'année
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