Déjà une semaine.
Mercredi 24 juin 2009, je fête mes 36 ans plongé en plein cœur de cette RAAM délirante. 7 jours non stop à la sauce club méditerranée version Koh-Lanta sont déjà derrière nous. Le nombre d’anecdotes et de péripéties diverses est impossible énumérer chronologiquement. Cette expérience est dure mais d’une richesse extraordinaire sur le plan des relations humaines. Je m‘attendais à quelque chose de fort, mais pas à ce point.
Premier souci : le sommeil. Pour la première fois, j’ai pu enchaîner 3 heures de sommeil la nuit dernière, je me suis réveillé frais comme un gardon, pile poil pour partir à la recherche d’un café et de quelques muffins avant de repartir dans la course. La nuit précédente avait été désastreuse. J’avais repéré une belle pelouse verte et grasse ce qui est très rare dans le Kansas, c’était sans compter l’arrosage automatique qui s’est mis en route au bout d’une heure. Le réveil a été humide et contrariant, bilan : impossible de fermer l’œil sur les deux heures restantes de la pauses de Dominique.
Deuxième souci : la constipation. La moindre petite crotte est fêtée comme une victoire J La bouffe américaine rentre facilement d’un côté et ressort plus difficilement de l’autre
Troisième souci : les douches. Une seule depuis 7 jours, je pue mais on s’habitue finalement à baigner dans son jus. D’autant plus qu’avec les chaleurs que nous traversons depuis deux jours, nous transpirons à grosses gouttes, et la moindre tentative de toilette est à renouveler dans le quart d’heure.
Sur la RAAM les préoccupations personnelles de l’assistant sont assez terre à terre.
Notre quotidien est maintenant bien organisé entre les rotations camping car/voiture suiveuse, la vie dans le camping car pendant les transitions, les ravitaillements dans les supermarchés et stations services américaines, la recherche de lavabos ou de chiottes, les engueulades, les coups de stress, les franches rigolades, la recherche de wifi pour mettre à jour le blog de Dom et le mien si j’en trouve le temps… Et pendant ce temps là Dominique pédale vers la côte Est des Etats-Unis. La barre fatidique des 3000 kms de course a été franchie, on y croit tous. Malheureusement, en fonction de l’heure d’arrivée du Crazy Gone nous ne serrons pas tous là pour franchir la ligne d’arrivée ensemble.
Je savais que Dominique était quelqu’un de hors norme. Avec ce qu’il nous démontre depuis 7 jours, je suis carrément sidéré, je ne trouve plus les mots pour décrire le spectacle qu’il nous offre, et avec quelle volonté il poursuit sa route. Ça prend aux trippes, surtout pour un apprenti ultra comme moi.
Au départ d’Oceanside, Jean-Marc Velez m’avait dit : « Ouvre bien grand tes yeux et apprend. »
Malgré la fatigue, mes yeux sont grand ouverts, la leçon est magistrale.
1105 miles to Go…