Transition (bis).
La neige a fait son apparition en moyenne montagne - Sommet du Grand Serre (2141m)
Transition, comme l'automne, lorsque l'on redécouvre des lieux d'entraînement familiers mis en valeur par des couleurs éclatantes. La nature est rarement aussi belle que lorsque se prépare à affronter l'hiver. Plaisirs contemplatifs du cycliste sur le Plateau Matheysin.
L'air est vif, la bise est mordante, plus que jamais ce proverbe trouve son sens à l'arrivée de la saison froide:
"Un véritable cycliste n'a plus besoin de mouchoir pour moucher son nez." (M. Munk)
Rien d'impressionnant pour cette boucle classique qui ne dépasse pas 100km.
Le plaisir de parcourir le Plateau Matheysin au fil des saisons reste intact.
Pour monter sur le Plateau Matheysin, on peut choisir d'emprunter la D113 qui relie Séchilienne à Laffrey par St Bathélémy de Séchilienne. Après 6km d'ascension boisée, dans un virage prononcé sur la gauche, une trouée dans la forêt offre une vue intéressante. Lorque la météo est incertaine, et que le flux vient de l'ouest, un coup d'oeil suffit pour savoir si l'on va se mouiller. Le proverbe dit: "Si le Vercors est bouché, tu rentreras à la maison les pieds trempés!"
Une vue intéressante sur la vallée de la Romanche, la plaine de Vizille,
avec en toile de fond le Vercors (à gauche) et la Chartreuse (à droite).
Egalement un bon poste d'observation pour l'évolution météorologique.
Aucun risque aujourd'hui.
Le même point de vue en regardant plus au nord.
En général les nuages de la Chartreuse n'atteignent pas le Plateau Matheysin.
Peu de baigneurs aujourd'hui au Lac de Lafffrey.
A l'est, au dessus du lac de Laffrey, le sommet du Grand Serre tarde à se dégager.
Même chose à l'ouest, la Montagne du Connest se la joue discrète.
L'air est froid, mais les couleurs sont chaudes en montant à Cholonge.
Ben quoi? C'est une route!
Et là c'est deux arbres avec un bout de montagne derrière :-)
Léger saupoudrage sur les crêtes du Grand Serre.
Le "Serre" est une montagne généralement de forme arrondie et douce, en opposition avec les sommets en pic que l'on trouve en haute montagne. C'est ainsi que sur le Plateau Matheysin, on appelle "les serres" les contreforts arrondis du massif du Grand Serre.
Vue générale sur le massif du Grand Serre. Le massif forestier est sensé
évoquer l'Aigle Napoléonien, en mémoire du 7 mars 1815.
C'est à Laffrey, au pied de la montagne du Grand Serre, que Napoléon 1er rencontre le 7 mars 1815 les troupes royales chargées de l'arrêter. Après son débarquement à Juan-Les-Pins, Napoléon choisi la route des Alpes (l'actuelle route Napoléon) pour gagner Paris, route jugée plus sûre que la vallée du Rhône. Il passe alors par Cannes, Mougin, Grasse, Digne, Gap, Corps puis le plateau Matheysin. Le 7 mars 1815, sur la plaine à l'entrée de Laffrey, Napoléon se heurte à un bataillon du 5e de Ligne envoyé par Louis XVIII pour l'arrêter. Napoléon s'avance seul au-devant des troupes sur ce qui est désormais nommée la "Prairie de la Rencontre" et leur parle d'abord ainsi: "Soldats du 5e de Ligne, je suis votre Empereur, reconnaissez-moi !". Devant l'indécision des soldats pâles d'émotion lui faisant face, il s'approche à portée de fusil, entrouvre sa redingote et s'écrie: « S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son Empereur, me voici.»
A ces mots, le 5e de Ligne mit bas les armes et se précipita vers Napoléon en pleurant....
A proximité du Lac de Laffrey, le Lac de Petichet.
Au cours des siècles, la dénomination du plateau a évolué : Mathaysana au XIe siècle, Mattacena au XIVe, Mataisine au XVIIIe, pour arriver à la Matheysine aujourd'hui. De nombreuses étymologies ont été avancées mais la plus probable s'appuie sur l'étude de l'adjectif latin matta et du nom cena. Matta a pour sens "être mouillé" et cena signifie "plateau", ainsi la combinaison de ces deux mots donne naissance à Mattacena. Or la Matheysine est bel et bien un plateau humide abritant de nombreux lacs et terrains marécageux.
La route du Majeuil (D113b) permet de quitter la Matheysine en reliant Notre-Dame-de-Vaulx au Mollard.
Exposition parfaite plein sud, même par grand froid il fait bon rouler sur ce versant ensoleillé.
Même en plein hiver, la route du Majeuil reste souvent praticable.
Un grand classique grenoblois, le village de Monteynard.
L'Eglise de Monteynard dont le bénitier constitue un mystère du Dauphiné!
"Il en a intrigué, des paroissiens et des visiteurs, le vieux bénitier de la petite église de Monteynard! Quelle curieuse forme, proclamaient certains. Il comporte des dessins gravés presque effacés, constataient les autres. Tous tombaient d'accord : cette pierre, sans aucun doute, était très vieille...
Et puis, un jour, quelqu'un a lancé triomphalement : mais c'est un dolmen! Et, effectivement, il avait raison : ce bénitier insolite n'est pas autre chose qu'un mégalithe ou une pierre druidique."
"Les Mystères du Dauphiné" Claude Muller.
Quand je pense au nombre incalculable de fois où je me suis arrêté à la fontaine devant l'église de Monteynard sans connaitre l'histoire du bénitier mystérieux!
En dehors du bénitier mystérieux, le village de Monteynard offre
des vues sympathiques sur le Trièves.
Pour terminer, quelques nuages inoffensifs s'amusent sur les crêtes du Vercors.
Heureusement que les week-end existent...
Un peu de musique pour ceux qui le souhaitent.
Atlas Sound : Shelia (extrait de l'Album Logos)
Un disque inconnu, qui restera probablement inconnu, mais qui tourne en boucle
en ce moment à la maison.